Bio

Il faut aller où le devoir nous mène et ne rien faire lâchement.

Passionné d’art, de littérature et de science, j’ai commencé ma carrière dans le secteur socio-culturel à Rennes, où j’ai pu assouvir ma curiosité pour le monde qui m’entourait.

À 21 ans, on m’a confié la direction d’un centre social départemental auprès des gens du voyage en Mayenne, en 1995, puis la direction de l’association en 1999. J’ai conduit de nombreuses actions sur le département ainsi que sur la région, travaillé en lien étroit avec les élus, les administrations, les services de l’État, et participé à l’élaboration de la loi du 5 juillet 2000.

En parallèle de mes activités de cadre du secteur social, passionné d’informatique et d’électronique depuis mon plus jeune âge, et soucieux des questions environnementales depuis mon adolescence, j’ai, en 1998, créé le site internet covoiturer(dot)com avec un ami développeur qui revenait de Hollande. L’idée était de travailler en lien avec les collectivités locales et départementales pour l’aménagement de certaines voies et la création d’aires de covoiturage. Nous étions toutefois trop en avance, il n’y avait que peu de français à disposer d’un accès internet, ce projet s’est arrêté faute de marques d’intérêt.

En 2002 on m’a confié la direction du Service Habitat de l’association Ulysse 35, en Ille-et-Vilaine, en charge de l’accueil des gens du voyage. J’étais convaincu qu’une action sociale de qualité ne pouvait s’effectuer qu’à l’appui d’une gestion rigoureuse de ces équipements, et une application du règlement intérieur, ce qui peut aller jusqu’à engager des procédures contre des individus perturbateurs. Croire que tous les citoyens peuvent vivre en harmonie sans poser un cadre et le faire respecter est une illusion. J’ai pu démontrer avec mon équipe que la fermeté et la justesse étaient des clés incontournables, ce qui pour une équipe de travailleurs sociaux n’est pas si évident que cela à accepter, et donc à comprendre.

J’ai contribué à la création de la FNASAT-GV et je suis intervenu sur le dossier sensible de l’accueil des gens du voyage auprès de nombreuses collectivités, administrations ou professionnels sur toute la France, ainsi qu’auprès de la CNAF, du ministère de l’Intérieur ou du Logement en qualité d’expert.

Cette large expérience auprès des gens du voyage a eu pour particularité de me permettre de découvrir le fonctionnement de nos institutions françaises ainsi que celui de l’action politique, et ce sur de nombreux territoires. De ces multiples découvertes ont émergé de nouvelles idées d’actions à entreprendre. Notre société est ensemble d’éléments fragiles.

J’ai quitté le secteur public en 2006 et créé ma première entreprise à 32 ans. D’abord bureau d’études sociologiques et urbanistiques, j’ai pris en charge plusieurs dossiers en France sur des sujets variés (dossiers gens du voyage et SDF, gestion des conflits en milieu hospitalier et dans la police, enquête qualité dans le milieu hospitalier, études sur l’éolien…), ce qui m’a permis de financer le développement, en 2009, de l’application Hermès qui est devenue leader sur le marché de la gestion informatisée des aires d’accueil des gens du voyage. Full web dès 2009, connectée en temps réel dès 2013 à plus de 4 000 compteurs d’eau et d’électricité répartis sur toute la France, l’application permettait d’automatiser la facturation des consommations ainsi que l’ouverture et la fermeture des compteurs en fonction du solde client. Dès sa création et au moins jusqu’à sa cession en 2015 Hermès la seule application du marché capable de communiquer avec tous les automates industriels existants, et la plus appréciée de ses utilisateurs.

En 2013, après avoir constaté que les clients finaux diminuaient leurs consommations d’énergie grâce à une information de leurs consommations accessibles en temps réel, j’ai orienté l’activité vers la transition énergétique. Les études conduites avec une partie de mon équipe mettaient en évidence que la sobriété énergétique et le nucléaire étaient deux des principaux leviers de la transition énergétique. En 2015, pour raisons familiales, j’ai cédé mon entreprise à la société Seifel en 2015, ce qui a permis à l’entreprise, de rayonnement international, de se doter d’une compétence numérique. J’ai dirigé la BU créée pour l’occasion jusqu’en 2016, date à laquelle j’ai repris mon indépendance.

De graves manquements de la banque de mon entreprise autour des cautions bancaires ont conduit en 2016 à cinq années d’une procédure judiciaire qui a bien failli me détruire. J’ai publié un premier roman, Tsundoku, en 2020 pour partager mon point de vue sur plusieurs sujets de société tout en expliquant la façon dont mon regard sur le monde s’était construit. En 2021 la banque a été déboutée de toutes ces demandes, l’épée de Damoclès qui était sur ma tête s’est envolée, mettant fin à sept années d’enfer bureaucratique m’empêchant d’y voir clair sur la suite de ma vie. La création et le développement d’une entreprise ne sont pas aussi simples que l’on pourrait l’imaginer, et ni les avocats, ni les administrateurs et mandataires judiciaires, pas plus que les comptables, ne sont toujours de bon conseil.

Depuis je suis consultant, prospectiviste et essayiste. J’interviens sur les sujets qui me tiennent à cœur et sur lesquels j’ai acquis une expérience solide et reconnue, avec la particularité de tisser des liens entre différents domaines, ce qui autorise une approche systémique plus en prise avec le réel.

Nous sommes dans une société qui se complexifie, aucun humain ne peut détenir tous les savoirs, je ne suis expert que de quelques rares sujets, et généraliste de plusieurs, avec un attachement sans faille et constant aux faits.

 

Sébastien Tertrais
Directeur d'études, essayiste, prospectiviste