Pour en finir avec le déni de l’aliénation parentale
Unhappy cute little girl sitting with a teddy bear.Stressed , sad and unhappy child.

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Pour en finir avec le déni de l’aliénation parentale

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L’aliénation parentale est une forme particulièrement sévère de maltraitance d’un enfant qui intervient dans la majorité des cas après la séparation, et qui peut prendre ses sources avant. Un des deux parents adopte des attitudes et comportements qui vont peu à peu conduire l’enfant à rejeter l’autre parent.

Il est important de rappeler dès cet instant qu’il est exceptionnel qu’un enfant rejette de lui-même un parent maltraitant. L’intervention d’un juge ou d’un psychologue est, dans presque tous les cas de maltraitance, nécessaire pour accompagner un enfant à prendre conscience de la dangerosité d’un parent. C’est le principe même de l’éducation, l’enfant grandit dans un environnement qui est constitutif de sa normalité, quand bien-même cet environnement serait dysfonctionnel. C’est une des difficultés auxquelles sont confrontés les personnels éducatifs lors de situations de placement judiciaire, phénomène bien connu des éducateurs et des juges des enfants souvent mis face à la “reproduction” des habitudes acquises dans le foyer familial. 1

Deux dossiers de fond sur l’aliénation parentale en accès gratuit

Confronté à des situations dans lesquelles un parent divorcé était rejeté d’un ou de tous ses enfants, sans signe avéré de maltraitance, et dans tous les cas sur fond de conflit parental, j’ai décidé de mener l’enquête dès 2021. Il en ressort deux dossiers de fond qui permettent à tous, parents, enfants devenus adultes, travailleurs sociaux, psychologues ou chercheurs, de s’informer en toute objectivité.

Le premier dossier,Conflits de loyauté, phénomènes d’emprise ou syndrome d’aliénation parentale après une séparation“, traite de ce sujet à l’appui de nombreuses références, d’interviews ou de témoignages. Il a fait l’objet d’une large diffusion et a donné lieu à la réception de plusieurs témoignages de parents ou d’enfants devenus adultes ayant vécu une telle situation.

Le second dossier, “De quoi le refus de l’aliénation parentale est-il le nom ?“, publié deux mois plus tard, traite quant à lui de la sphère néoféministe qui fait tout pour nier l’existence de l’aliénation parentale, visiblement gênée qu’elle est par le fait que des femmes ou des mères puissent être maltraitantes, manipulatrices ou menteuses. On observe donc chez ces activistes des points de vue manichéens qui permettent de très vite identifier l’orientation idéologique. Nier l’existence de l’aliénation parentale revient à nier les fondamentaux de la psychologie de l’enfant et de l’adulte. S’il est vrai que les pères sont en proportion plus nombreux que les mères dans les situations de maltraitances, la maltraitance maternelle est un fait largement documenté. Le discernement doit être de mise.

L’aliénation parentale utilisée pour rejeter les accusations de maltraitance

Les cas où un parent accusé de maltraitance se défendrait en accusant en retour l’autre parent de manipuler les enfants existent.

Les cas où un parent accusé de maltraitance se défendrait en accusant en retour l’autre parent de manipuler les enfants existent, qu’il soit coupable ou non. Est-ce à dire que l’aliénation parentale n’existerait pas ? Non, et ce raccourci est des plus dangereux, car il fragilise la prise en compte de cette réalité dans de nombreux cas de séparation conflictuelle. Ce n’est pas en niant son existence que discerner le vrai du faux dans ces situations sera possible. Pire encore, cela dessert en premier lieu les intérêts des enfants et des parents concernés, car les retards d’identification d’une situation d’aliénation parentale ont de lourdes conséquences sur l’installation de cette maltraitance.

Dans le cadre d’une étude en cours, le film “Parce que tu m’appartiens“, diffusé en mai 2023 sur ARTE, a été présenté à un échantillon de parents solo. Le film, très documenté, raconte l’histoire d’une mère qui manipule sa fille afin qu’elle rejette son père.

Plusieurs réactions des spectateurs (chacun l’a vu séparément) éclairent sur ce qui peut conduire un parent à avoir envie de couper tout lien avec l’autre parent après une séparation. On trouve le sentiment de trahison, celui d’abandon, le refus d’une séparation mal vécue (pères et mères confondus), comme en témoigne la littérature, ou l’article “Fragments d’un déchirement amoureux. Une femme est allé jusqu’à s’écrier “Quand j’ai vu le film, j’ai aussitôt pensé à Adam, l’homme avec lequel j’étais avant d’être avec le père de mes enfants. Si j’avais eu un enfant avec lui et puisqu’il m’a quittée, je n’aurais pas supporté de continuer à le voir après la séparation, j’aurais fait comme elle.”.
Il est notable de constater que si aucun homme n’a exprimé de telles pensées, un d’entre eux, dont l’ex-femme est rejetée de ses enfants, a justifié cette situation par “la faute qu’elle a commise en les abandonnant après avoir rencontré un autre homme“. Un mécanisme de protection somme toute très humain qui éclaire sur les motivations de l’aliénation parentale.

Voici un témoignage parmi tant d’autres reçu à la suite des dossiers publiés. Il parle de lui-même.

En conclusion

La relation avec vos enfants se dégrade après votre séparation et vous n’arrivez pas à en parler avec votre ex qui nie ou minimise ? Ne perdez pas de temps, notez tout ce qu’il se passe, tous les faits, ce qui vous étonne, n’en parlez plus à votre ex qui niera, et contactez votre avocat. La priorité est désormais votre enfant, car de la parole même d’un parent écarté de ses enfants “Je ne souhaiterai même pas une telle situation à mon pire ennemi. Je sais qu’il souffrira beaucoup, mais ce sont pour les enfants que les dégâts sont les plus lourds.”

Enfin, ne perdez pas de temps avec les négationnistes de l’aliénation parentale, leurs intérêts ne sont pas tournés vers le bien-être des enfants, c’est autre chose qui se joue, et toute discussion avec eux est impossible. Vous serez vite accusé de masculinisme, entre autres choses.

Références
  1. J’ai été témoin de telles situations dans mon ancienne fonction de directeur d’une association agissant dans le domaine de la protection de l’enfance.[]

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